duel [1]
nm (du-èl')
- 1Combat singulier, c'est-à-dire combat entre deux hommes.
Elle aime en ce duel son peu d'expérience
. [Corneille, Le Cid]Il est temps ou jamais que je vous satisfasse Et qu'un duel enfin entre mon frère et moi....
[Rotrou, Antigone]Et ta seule beauté causa notre duel
. [Rotrou, Hercules mourant]Le vainqueur offrit le duel au nouveau roi
. [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle] - 2Duel judiciaire, combat singulier ordonné autrefois par la justice et admis comme preuve juridique dans les questions douteuses.
Le duel a décidé de l'innocence des hommes, des accusations fausses ou véritables
. [La Bruyère, XIII]Louis le Jeune, en 1168, avait ordonné que, pour une dette qui n'excéderait pas cinq sols, le duel ne pourrait avoir lieu
. [Saint-foix, Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 76, dans POUGENS]Philippe le Bel défendit le duel en matière civile ; et l'on put plaider sans être obligé de se battre
. [Saint-foix, ib. t. III, p. 16] - 3Combat singulier entre deux personnes privées et pour des offenses privées. Duel au pistolet, à l'épée. Duel au premier sang, duel qui doit s'arrêter à la première blessure, même légère, d'un des combattants.
Montrez-moi qu'il soit permis de se battre en duel
. [Pascal, Les provinciales]Un duel met les gens en mauvaise posture, Et notre roi n'est pas un monarque en peinture
. [Molière, Les fâcheux]Combien de gens s'allaient autrefois battre en duel, en déplorant et en condamnant cette misérable coutume et se blâmant eux-mêmes de la suivre !
[Nicole, Ess. mor. 1er traité, ch. X]Ces saintes ordonnances contre le duel que Votre Majesté vient de renouveler
. [Bourdaloue, Purif. de la Vierge, Myst. t. II, p. 193]Me direz-vous qu'un duel témoigne qu'on a du coeur, et que cela suffit pour effacer la honte ou le reproche de tous les autres vices ?
[Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse]
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4Faire un duel à quelqu'un, le contraindre à se battre.
Tu crains que pour elle on te fasse un duel. [Corneille, Suiv. V, 1]
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